Rousserolle verderolle

Acrocephalus palustris - Marsh Warbler

Systématique
  • Ordre
    :

    Passériformes

  • Famille
    :

    Acrocephalidés

  • Genre
    :

    Acrocephalus

  • Espèce
    :

    palustris

Descripteur

Bechstein, 1798

Biométrie
  • Taille
    : 13 cm
  • Envergure
    : 19 cm.
  • Poids
    : 11 à 15 g
Longévité

10 ans

Distribution

Distribution

Description de la famille

La famille des Acrocéphalidés est forte de 7 genres et 61 espèces de l'Ancien Monde, dont plusieurs éteintes. Les oiseaux ont un aspect de "fauvette" avec un profil fuyant et un long bec fin et droit d'insectivore. Un trait sombre barre souvent l'oeil. Leur plumage est discret, dans les bruns ou... lire la suite

Identification

Rousserolle verderolle
adulte plum. nuptial
Rousserolle verderolle
juvénile

La Rousserolle verderolle est une cousine de la commune Rousserolle effarvatte dont elle est très proche d'aspect. La distinction visuelle est loin d'être évidente. Le critère "chant" est le plus fiable. L'habitat est aussi un bon indice.
Comparée à l'effarvatte, la Rousserolle verderolle adulte est légèrement plus corpulente. Son plumage est plus pâle, moins "chaud", dépourvu de la nuance rousse, en particulier au croupion, qui caractérise l'effarvatte. Le dessous du corps est lavé de chamois clair à la poitrine et sur les flancs. Ses pattes sont d'un rose brunâtre assez clair et les ongles sont pâles. Le bec est légèrement plus court et le front moins fuyant, ce qui lui donne un profil moins "pointu", moins acrocéphale, impression accentuée par l'avant de la calotte qui se hérisse plus nettement pendant le chant.
Les juvéniles sont très semblables dans les deux espèces et ne sont vraiment déterminables qu'en main.

Indications subspécifiques espèce monotypique

Noms étrangers

  • Marsh Warbler,
  • Carricero políglota,
  • felosa-palustre,
  • Sumpfrohrsänger,
  • énekes nádiposzáta,
  • Bosrietzanger,
  • Cannaiola verdognola,
  • kärrsångare,
  • Myrsanger,
  • trsteniarik obyčajný,
  • rákosník zpěvný,
  • Kærsanger,
  • luhtakerttunen,
  • Europese Rietsanger,
  • boscarla menjamosquits,
  • Seljusöngvari,
  • łozówka,
  • purva ķauķis,
  • močvirska trstnica,
  • Болотная камышевка,
  • ヌマヨシキリ,
  • 湿地苇莺,
  • 濕地葦鶯,

Voix chant et cris

Rousserolle verderolle
adulte plum. nuptial

La Rousserolle verderolle chante le plus souvent perchée en évidence sur une herbe haute ou un petit buisson. Son chant est très différent de celui de l'effarvatte. C'est un pot pourri entièrement constitué d'imitations d'autres oiseaux, européens mais aussi africains, passereaux surtout mais pas uniquement. C'est ce "100% imitatif" qui en fait à la fois la typicité et l'originalité. De ce fait, il s'agit du chant le plus original parmi tous nos passereaux chanteurs. Il permet de distinguer aisément la verderolle de l'effarvatte. Il peut commencer par la répétition d'une note avant de se développer.
Le cri le plus fréquent, celui qui est émis lorsqu'on pénètre sur le territoire, est un "tenk" sec de fauvette, répété si nécessaire.

Habitat

Rousserolle verderolle
adulte plum. nuptial

La Rousserolle verderolle occupe la végétation herbacée élevée parsemée de buissons qui pousse le long du réseau hydrographique et en marge des plans d'eau et marais, et constituée de grands hélophytes.

Ces formations élevées peuvent être assimilées à la mégaphorbiée. La plante dominante est souvent l'ortie, plus fréquemment la reine des prés en altitude. S'y trouvent aussi phragmites, ombellifères (angéliques, berces), cirses et chardons, épilobes, eupatoires et autres plantes à grosse tige. Classiquement, le nid est construit dans une touffe d'une herbacée à tiges favorables comme la reine des prés, la filipendule. La phragmitaie, habitat de l'effarvatte, n'est occupée que marginalement, mais les deux espèces se côtoient souvent. Les buissons servent de postes de chant et de défense territoriale, mais aussi de refuge pour les jeunes à la sortie du nid.

Comportement traits de caractère

Rousserolle verderolle
adulte plum. nuptial

La verderolle mène une vie cachée dans la végétation herbacée dense qu'elle occupe et s'il n'y avait ses émissions vocales, elle passerait inaperçue.

Rousserolle verderolle
adulte
Mais quand on la sait présente et qu'elle reste silencieuse, on peut suivre ses déplacements en voyant bouger les tiges. En effet, elle partage avec l'effarvatte le même mode de déplacement dans la végétation herbacée. Elle saute ou vole d'une tige à l'autre en s'y agrippant latéralement de ses pattes griffues, ce qui provoque le balancement des tiges. Elle chasse à vue les insectes posés. Le mâle chante perché sur une tige ou dans un buisson, à la fois pour défendre son territoire et y attirer une femelle. Une fois apparié, il suit la femelle dans ses déplacements tout en chantant, lui abandonnant le travail de la nidification.
En cas de dérangement, par exemple quand on pénètre sur le territoire, on entend ses "tac" d'inquiétude qu'elle répète tant que le danger potentiel persiste.

Vol

Rousserolle verderolle
adulte

Le vol est aisé comme il se doit chez un migrateur, mais les occasions de la voir en vol sur de longues distances sont rares car c'est un migrateur nocturne. Le meilleur moment est celui de l'élevage des jeunes, lorsqu'elle vole entre le nid et les zones de chasse.

Alimentationmode et régime

Rousserolle verderolle
adulte plum. nuptial

La Rousserolle verderolle est insectivore. Le spectre alimentaire est large et calqué sur les ressources du lieu à un moment donné.

Rousserolle verderolle
adulte
En tête viennent les insectes et leurs larves. Les diptères floricoles comme les syrphes constituent une part importante de son régime en période de reproduction. Les chenilles de papillons ou de tenthrèdes sont aussi recherchées. Elle sait profiter des ressources imprévisibles, par exemple d'une invasion de pucerons ou d'une attaque de chenilles. Les araignées sont assez fréquemment capturées. Il lui arrive de faire de petites pelotes pour rejeter pas la bouche des items trop gros ou indigestes. On peut ainsi trouver des coquilles de petits gastéropodes, mais cela reste anecdotique.

Reproduction nidification

Rousserolle verderolle
adulte

La verderolle est un migrateur tardif, étant donné l'éloignement des zones d'hivernage. Elle n'est de retour d'Afrique qu'en mai et même début juin en altitude.

Rousserolle verderolle
adulte
Le mâle arrive en premier et se choisit un territoire sur lequel il cherche à attirer une femelle par son chant. Une fois le couple formé, la femelle confectionne sans tarder un nid d'herbes sèches, assez lâche comparé à celui de l'effarvatte, qu'elle accroche à mi-hauteur de tiges herbacées. La coupe, tapissée de radicelles, reçoit 4 à 5 œufs bleu-vert tachetés de brun, couvés dès la ponte complète par les deux partenaires pendant 10 à 14 jours. Les jeunes quittent le nid à l'âge de 10-11 jours. À ce moment la famille se scinde en deux, chacun des parents prenant en charge une partie de la fratrie jusqu'à l'émancipation.
Une première couvée perdue est remplacée. Les secondes pontes sont rares mais elles existent. Elles se produisent les bonnes années lorsque le milieu le permet.
Le départ post-nuptial est précoce et se produit dès le mois d'août. Seule une minorité de la population est encore présente en septembre. En effet, la route est longue jusqu'aux zones d'hivernage du sud-est africain et demande du temps.

Distribution

Rousserolle verderolle
adulte

La zone de reproduction de la Rousserolle verderolle s'étend principalement, en longitude du nord-ouest de la France et du sud de l'Angleterre à la Russie, et en latitude du sud de la Finlande aux Balkans et au Caucase avec une extension vers les zones montagneuses du nord de l'Iran. En France, on ne la trouve qu'au nord d'une ligne allant de la Normandie au nord des Alpes.
C'est un migrateur de type oriental dont les voies de migration passent par l'est de la Méditerranée, le Moyen-Orient et l'est africain. Sa migration la conduit vers les zones de savane du sud-est de l'Afrique, région du Cap comprise, où elle hiverne.

Menaces - protection

Rousserolle verderolle
adulte plum. nuptial
Statut de conservation IUCN
Eteint
Menacé
Préoccupation
mineure
Éteint
à l'état sauvage
Quasi
menacé
Non
évalué
EX EW CR EN VU NT LC NE

Habitant les milieux incultes bordant des linéaires de cours d'eau ou de voirie, des berges d'étangs ou des cultures, la Rousserolle verderolle est très sensible aux atteintes à son habitat du fait de l'homme, fauche intempestive, épandage d'herbicides, piétinement, quand ce n'est pas destruction pure et simple. Une sage mesure de protection, qui concernerait aussi d'autres espèces serait la généralisation des bandes refuges enherbées incultes, à fauche tardive ou occasionnelle, comme zones tampons autour des aires où s'exerce une activité humaine, tout particulièrement agricole.
Les changements climatiques en cours ont forcément un impact négatif sur les habitats de la verderolle. Une pluviométrie diminuée entraîne un moindre développement de la végétation herbacée haute qui devient moins favorable à la nidification. Parallèlement, une végétation ligneuse défavorable à l'espèce envahit les sols qui perdent de leur hydromorphie.

Références utilisées

Autres références utiles

QRcode Rousserolle verderolleFiche créée le 26/06/2014 par
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